Big Jim n’avait pas été tendre avec Nounours et il s’en voulait un peu. Néanmoins l’interrogatoire avait été fructueux. C'était comme si Nounours avait détaché une à une les pièces du puzzle de Barbie pour construire, sous les yeux de Jim un nouveau tableau. Jim savait désormais le lien qui unissait Nounours et sa cliente. Nounours cherchait le faucon depuis longtemps, tellement longtemps qu'il considérait le faucon comme sa propriété. Il avait engagé Barbie pour l’aider dans sa quête. Elle avait fait semblant de bosser pour lui et avait disparue le jour où, d'après lui, elle avait mis la main sur le faucon. Une seule ombre au tableau : Jim n’avait pu percer le secret du faucon, la pièce manquante du puzzle. A cette question, Nounours était resté muet, insensible aux menaces les plus terrifiantes. Par conséquent, ce point s’ajoutait à la longue liste des questions qu’il irait poser à son ingénue cliente.
Barbie accueillit Jim avec un sourire éclatant qui se mariait à la perfection avec un ensemble blanc très fluide.
- Enfin mon bel inspecteur.
Elle était belle. Et elle avait l’air sincèrement heureuse de le revoir. Jim était perdu, ce serait tellement plus simple de la croire sans se poser de questions. Il se reprit.
- Je suis pas inspecteur, je suis pas content ! J’ai, disons, parlé avec Nounours et je sais tout. Maintenant finis les bobards, finis les histoires.
Barbie se tourna vers la fenêtre de la chambre, le regard vers le ciel.
- Si tu savais tout, tu ne me ferais pas une scène comme celle-ci. Je t’ai peut-être menti mais quand je suis venue te voir, j’avais réellement besoin de ta protection. Tu n’imagines pas à quel point Nounours peut être cruel.
- Pas de salades beauté. Je suis quoi dans ton jeu, ton bras armé ? Si tu joues avec moi … mais Jim ne put finir sa phrase, il ne parvenait pas à prononcer les mots qu’il avait en tête.
- T’as peur de quoi ? T’as peur que je te casse ? T’es peut-être pas aussi solide que tu en as l’air, cowboy.
- Je suis pas un cowboy, je suis pas ton jouet.
D’un seul coup, Barbie s’effondra, en larmes.