- Excuse moi, je ne mentirai plus. Je connais Nounours, j'ai travaillé pour lui. Le faucon ne lui appartient pas tu sais. Nounours cours après parce que le faucon est la dernière pièce d'un pack dont il possède déjà tout le reste. C’est un lot très rare, les collectionneurs se l’arrachent. Si Nounours parvient à récupérer le dernier accessoire, c’est-à-dire le faucon, il vendra ce lot au plus offrant.
Barbie avait beaucoup pleuré. Elle avait beaucoup parlé également. Jim ne voyait toujours pas vraiment en quoi cette histoire de collectionneur pouvait tant affecter la gamine. Maintenant Barbie sanglotait doucement contre lui, la tête dans le creux de son cou. Jim n'osait pas bouger. Cette fille ankylose autant mon esprit que mon épaule, se dit-il. Il n'eut pas le loisir de suivre le fil de ses pensées. Une fléchette à ventouse siffla à ses oreilles et vint se planter goulument sur les lèvres d'une tête à coiffer au regard déjà écarquillé de bottox. La fléchette vibrait encore quand Jim sortit de la chambre pour chopper l'expéditeur. Trop tard, au loin une moto verte se transformait en hélicoptère avant de disparaître dans un lourd sifflement. Big Jim revint dans la chambre, Barbie n'avait pas bougé d'un cil. En examinant la fléchette, il découvrit un message enroulé autour de la tige :
Dans une heure,
amène toi avec le faucon
devant la bibliothèque.
C'est ta dernière chance
Sinon dis adieu à ton sauveur en imper.
Un ours en colère
Jim relut le message. Le U de sa mâchoire se renforça, il serrait les dents. Puis il s'adressa à Barbie en tapant rapidement dans ses mains :
– Prépare quelques affaires, prends le faucon, tu vas te mettre au vert quelques temps chez moi, allez, allez!
La poupée s'exécuta en silence tandis que Jim jetait de fréquents coups d'œil vers l'extérieur, une main glissée dans la poche intérieure de son imper.