Quand il s'adressa à Nounours, Jim ne pouvait cacher son dégoût :
– Les flics vont arriver. Je vais bien trouver de quoi te faire coffrer quelques temps. A ta sortie, Nounours, tu disparais, tu t'enterres au fond d'un coffre à jouets et tu ne sors plus jamais ton sale museau.
– Soyons sérieux, rétorqua Nounours, je suis armé, vous n'êtes pas en position de revendiquer quoi que ce soit.
Big Jim leva les yeux au ciel comme si le fait que Nounours fut armé n'était qu'un détail. D'un coup, il glissa vers la commode, saisit un pot de fleur et dans un superbe mouvement de lanceur de disque, l'écrasa de toutes ses forces sur les pattes de Nounours. Big Jim acheva sa rotation infernale en balayant les pattes de son adversaire d'un revers de jambe. Nounours, éberluhé, se retrouva assit au sol avec un bouquet de fleurs en plastique à la place du pistolet.
– Et maintenant, je peux revendiquer ? ironisa Jim en agitant le flingue sous le museau de l'ours.
– Jim, laisse-le moi, c'est mon histoire.
Une flamme brillait dans les yeux bleus de la poupée. Big Jim posa le flingue sur le bureau, là, juste devant elle et sortit en griller une. Quand il revint dans la pièce, Nounours était étalé par terre, transpercé. De minuscules billes blanches se répandaient lentement autour de lui. Elle l'avait buté. Elle était libre désormais. Au loin, les sirènes hurlaient.
Jim ne se retourna pas quand les playmobils emmenèrent Barbie. Le grand imper beige claqua au vent avec un impeccable sens de l'à propos.
Fin
