À la nuit tombée, Darky surexcité retrouva Hugo tremblant devant sa porte :
- « Que la force soit avec toi jeune padawan ».
- Fais moi rire, ma fiancée est entre les mains d’un gang et …
- Je les ai logés ! le coupa Darky, hilare. C’est moi qui les ai ramené en ballon, j’ai tout vu. Je les ai logés je te dit. Tu viens m’aider on va chopper la capsule.
- Si je viens c’est uniquement pour Dohly.
- Ok, ok. On a besoin d’une caisse pour trimballer le magot. Attends moi ici, je vais voir ce que je peux faire.
Alors que Hugo s’interrogeait sur la possibilité que son frère prenne des substances illicites, Darky forçait la seule et unique bagnole capable de porter la capsule dans cette piaule : une magnifique Cadillac rose décapotable trois fois trop grande pour un lego.
- ‘Tain frérot, t’as pas trouvé plus discret, il ne manque plus que des gyrophares et nos noms sur le capot ! s’indigna Hugo.
- « Le temps est venu, exécutez l’ordre 66», rétorqua Darky d’un ton péremptoire.
Entre les mains du lego noir, le paquebot rose fendait la nuit en silence. Hugo ne trouvait aucun réconfort dans ce calme, bien au contraire, l’obscurité pesait sur ses épaules comme un manteau de solitude. La Cadillac finit par apponter le long d’une bibliothèque que Hugo ne connaissait pas. La main sur le sabre, Darky s’adressa à son frère en murmurant :
- Leur planque est en face, on se la joue discret. Et si on a un blême, si on doit être séparés encore, cette fois-ci on se retrouve au bar des freaks, il y a des gens qui peuvent nous aider là-bas.
Mais Hugo n’avait que faire des recommandations de son grand frère. Il sauta de la bagnole et courut en direction de la planque. Darky se mit à le poursuivre en dégainant son sabre. Il marmonnait entre ses dents : « Si ce con crève, je le recrève ! ».